Le manoir de Kergario daterait du XIVe ou XVe siècle, mais aurait sans doute des origines encore plus anciennes. La famille Lestic de Kergario, propriétaire de terres sur la commune voisine de Plouvara payait au cours de ces siècles une redevance en tant que vassal des Créheren de Plouvara.
Au début du XIXe siècle certains laissent à penser que le chevalier de Kermorvan, compagnon du général de Lafayette et du général Washington, aurait, étant revenu d'Amérique, habité à Kergario ; il est enterré avec sa famille dans le cimetière de Châtelaudren.
Au début du siècle dernier Kergario était à l'abandon, sa charpente était apparente ainsi qu'une photo de cette époque le révèle. Il fut remanié dans la première moitié du XXe siècle et utilisé comme exploitation agricole. Plusieurs fermiers y habitèrent.
À compter de 1983 sa rénovation fut entreprise par les parents des actuels propriétaires et dura près d'un quart de siècle.
Le porche double est entièrement d'époque. De l'autre côté de la route, en face de ce porche, existait une petite pièce d'eau au fond pavé qui permettait, tant aux chevaux qu'aux calèches, de laver la boue accumulée sur les chemins de terre, avant de franchir le porche.
En limite du petit bois de Kergario, le long de la route descendant à Châtelaudren, se trouve la fontaine de Saint-Vincent Ferrier,
dominicain et prédicateur né en 1350 à Valence en Espagne. En 1418, il traversa Châtelaudren monté sur son âne et accompagné de flagellans. La légende dit qu'une chapelle a été construite en son
honneur en expiation des insultes proférées par les femmes du village sur son passage, dues à son apparence peu ragoûtante. Cette fontaine a été creusée dans la butte rocheuse qui menait au
château du comte Audren. Ce château fut détruit vers 1420 et la chapelle fut démolie en 1895.
Une autre légende plane sur l'étang de Châtelaudren situé au pied de la propriété, celle d'un dragon nommé Nilo qui aurait vécu là environ 600 ans. Peut-être trouverez-vous les
vestiges de son antre… (Cf. journal d'informations municipales du 1er trimestre 2011.)